Défaits dans des conditions litigieuses en finale de la Coupe de France, puis de nouveau battus, sur le fil (- 6), lors du premier match de ces quarts de finale de playoffs, samedi dernier, les Manceaux étaient dos au mur, en ce lundi soir : il fallait gagner pour obtenir de disputer une belle, à l’Astroballe, mercredi prochain. Si l’ASVEL se présentait au complet, le MSB était privé de Cam, toujours pas remis d’une béquille reçue à Dijon, et de Jo, blessé à la jambe, deux jours plus tôt, après un choc avec Charles Kahudi… Si l’année passée la Maison verte, alors sixième du classement, avait été éliminée en trois manches, à ce stade de la compétition, par les Tangos de Justin Cobbs, cette fois, les rôles étaient inversés, ce qui n’empêchait pas coach Mitrovic de proclamer dans la presse qu’il aurait sans doute préféré rencontrer un autre adversaire… L’hommage du vice à la vertu ?Si l’ASVEL s’emparait du ballon, les hostilités s’ouvraient dans un climat général de fébrilité, de part et d’autre : Payne, Richard, puis Jean-Charles ne trouvaient pas la mire lors de leurs premières tentatives.
Finalement, les big men portaient les premiers coups ; au joli move de Richard, Payne répondait en imposant sa puissance : 2 partout. Will en échec, Nelson braconnait deux jets : 2-4. Michael plaçait un petit
drop shot : 4 partout… Nelson manquant de réussite, le longiligne Jean-Charles récupérait le rebond et glissait le cuir à Payne qui s’aidait de la planche : 4-6. Les attaques se cassaient les dents sur des défenses agressives : Antoine, Slaughter, Michael en faisaient successivement les frais. Le meneur manceau, cependant, subtilisait le ballon et revenait à la charge, avant d’écoper d’une faute offensive.
Slaughter ne trouvant pas les bons réglages, Richard servait Terry sur un plateau : 6 partout. Sur une offensive rapidement menée, Jean-Charles redonnait l’avantage au visiteurs : 6-8. Terry cafouillait, tandis que Nelson prenait de l’assurance : 6-10.
Coach Bart arrêtait les hostilités. Kendrick relayait Antoine.
Le pressing très haut des Rhodaniens gênait considérablement les Sarthois. Successivement, Kendrick, Slaughter, puis Michael se heurtaient à des murs. Nelson, à son tour, se faisait siffler une faute offensive. Valentin et Petr remplaçaient Terry et Will.
Kendrick lâchait les chevaux et relançait les siens : 8-10. Si Jean-Charles dilapidait ses deux jets, le rebond s’avérait favorable à Villeurbanne et, après une tentative avortée de Kalnietis, Kahudi obtenait deux lancers, vite transformés : 8-12. Petr prenait sa chance, de loin, sans succès. Will relayait Richard et Antoine Michael.
Sitôt sur le parquet, le capitaine manceau trouvait une extra-passe pour Petr qui, cette fois, plantait un triple : 11-12. Sur sa lancée, Antoine coupait une ligne de passe, mais la réussite fuyait Kendrick. Bousculé, Bilan se présentait sur la ligne pour un modeste 1/2 : 11-13. Valentin en échec, Petr confisquait le ballon, mais Antoine ne parvenait pas à convertir la possession en points.
Le score famélique révélait tout l’intensité de la confrontation. Dans le combat dantesque qui se déroulait dans la raquette, les Villeurbannais avaient pris légèrement l’avantage, récupérant tantôt des deuxièmes, tantôt des troisièmes chances. Il allait falloir régler le problème.Antoine s'est pourtant démené… Dès la reprise, Kendrick plaçait une accélération foudroyante : 13 partout ! Froid comme une lame, Noua, d’un tir en cloche, tempérait les ardeurs d’Antarès : 13-16. Kendrick, Noua, puis Will voyaient leurs tentatives vouées à l’échec.
Noua, cependant, revenait à la charge, pour un second majoré qui faisait mal aux Manceaux : 13-19. Antoine dribblait trop, égarait le cuir et, pour ne rien arranger, Valentin héritait d’une
antisportive. Terry le remplaçait aussitôt, tandis que Richard suppléait Will. Bilan transformait ses deux jets : 13-21. Le public clamait sa désapprobation. Lighty en échec, Richard laissait un jet en route : 14-21.
Bilan appuyait sur l’accélérateur : 14-23. Kendrick en échec, Bilan poursuivait son chantier : 14-25.
À cet instant, Antoine dégainait un trois-points qui soulageait un peu les siens : 17-25. Lighty, puis Antoine en échec, le premier se faisait sanctionner pour une reprise de dribble. Michael suppléait Kendrick.
Antoine pénétrait dans la peinture, avant de ressortir la balle vers Michael qui s’offrait son premier majoré de la soirée : 20-25. Le Mans reprenait pied, peu à peu, et Antarès retrouvait espoir. L’intensité était telle que l’adresse fuyait les belligérants : Noua, Michael, Maledon, puis Payne, à deux reprises, bombardaient en tous sens, sans trouver la faille. Contrarié, Mitrovic rappelait ses troupes et échangeait quelques mots doux avec Payne. Slaughter remettait l’ASVEL dans le sens de la marche : 20-27.
Antoine permutait avec Kendrick qui filait au cercle sans tergiverser davantage : 22-27. Si Richard contrait Noua en beauté, la balle roulait jusqu’à Lighty qui frappait à trois points : 22-30.
Du poste, Richard trouvait le bon geste : 24-30. Mitrovic, particulièrement agité depuis un moment, écopait d’une faute
technique pour l’ensemble de son œuvre. Michael exécutait la sentence : 25-30. Bilan, Michael, Slaughter, Kendrick se heurtaient à des défenses hermétiques. Furieux,
coach Bart — qui réclamait une faute pour un contre sur Kendrick qu’il jugeait irrégulier — se voyait, à son tour, gratifié d’une
technique. Lighty transformait son lancer sans trembler : 25-31.
Sur l’action suivante, pourtant, il allait se fracasser contre un plafond nommé Richard, lequel allait provoquer la défense adverse, sur l’action suivante, avant de se contenter d’un modeste 1/2 : 26-31. Les derniers efforts de Slaughter et de Richard restaient sans effets.
La domination villeurbannaise (28 vs 35 à l’évaluation) s’exerçait surtout au rebond (15 vs 22). Un temps distancés, les Manceaux étaient pourtant revenus dans le combat (Q2 : 15-18) sous l’impulsion de Richard, déjà 11 à l’évaluation, qui tenait la dragée haute au bien nommé Miro Bilan (13 d’éval)…Kendrick, intéressant dans son rôle de joker… Nelson, puis Richard, en échec, donnaient le ton du troisième
round : personne ne ferait de quartier.
Pourtant, Kendrick expédiait un missile qui permettait au MSB de revenir à la marque : 29-31. Jean-Charles ayant manqué sa tentative, Kendrick repartait à l’assaut la fleur au fusil :
31 partout ! Antarès ronronnait de plaisir, d’autant que Terry se payait le luxe de contrer Bilan… Jugé trop passif, Payne était rappelé sur le banc où il échangeait des mots doux avec son entraîneur bien-aimé. Michael en échec, Will se faisait rouler dans la farine par Noua : les hommes en gris n’y voyaient que du feu et lui attribuaient la faute, sous les huées.
Nelson en échec, Kahudi tirait son épingle du jeu et shootait, sans succès, à deux reprises, avant que Noua ne finisse par trouver l’ouverture, à trois points, sur la quatrième chance des visiteurs : 31-34… Trop seuls au rebond, les intérieurs manceaux ne pouvaient être partout, le problème devenait crucial. L’ASVEL étant dans la pénalité, Will obtenait deux lancers, à 1/2 : 32-34.
Nelson ayant pris une faute offensive, Richard, puis Will butaient sur les tours villeurbannaises, mais Richard finissait par arracher le ballon pour le dunker en force, sous les acclamations : 34 partout. Noua, Terry, Lighty… le festival de maladresse continuait.
Hélas, sur un ballon perdu par Will, parti à l’aventure, Noua allait chercher le panier & one : 34-37. Valentin relayait Terry et Antoine Michael. Antoine, Bilan, Kendrick, Galliou bombardaient tous azimuts, sans la moindre efficacité. Sur la ligne, Will s’appliquait (2/2), avant de permuter avec Petr : 36-37. À 1/2, Payne irritait son
coach, mais Kahudi bondissait pour s’emparer du rebond, au nez et à la barbe de Petr : 36-40. Valentin, complètement déconnecté, se faisait punir pour une antenne manifeste. Payne, courroucé de ne pas se voir accorder de lancers, se montrait particulièrement menaçant avec l’un des arbitres, qui se gardait pourtant de le sanctionner et s'attirait ainsi force quolibets. Will relayait Richard.
Kendrick sortait l’obusier, s’attirant les vivats du public : 39-40 ! Payne se donnait beaucoup de peine : 39-42.
Antoine, cependant, repérait Petr, en embuscade dans le coin du terrain, pour un triple retentissant : 42 partout… Le MSB tenait bon. Payne grattait encore deux jets : 42-44.
Will, cependant, répondait par son fameux bras roulé, celui qui donne le frisson aux spectateurs manceaux : 44 partout… Galliou ayant laissé son orteil déraper hors des limites du terrain, Kendrick, alléché par la perspective de reprendre l’avantage en fin de période, manquait un tir lointain.
Ce qu’il avait rêvé, malheureusement, Kalnietis l’accomplissait, à quelques secondes du buzzer : 44-47 !Malgré tout les Tangos avaient su réagir pour remporter ce troisième quart temps 18-16. Si Kendrick, Will et Richard faisaient le job, on se demandait où étaient passés Michael et Valentin…Will a souffert sur les prises à deux… Petr en échec, Kalnietis poursuivait sur sa lancée : 44-49.
Antoine ayant pris un tir précipité, le même Kalnietis passait un majoré qui faisait mal aux gencives : 44-52 et 0-8 pour le meneur de l’ASVEL. Michael relayait Kendrick dont le capot fumait. Will envoyait Petr au
alley-oop, ce qui réveillait quelque peu la foule désolée : 46-52. Suite à une interception de Will, Jean-Charles s’interposait irrégulièrement et récoltait une
antisportive. Will, à 1/2, enchaînait sur un marcher particulièrement accablant, mais une faute offensive de Lighty ragaillardissait les esprits : 48-52. Tamponné à pleine vitesse, Will tardait d’ailleurs à recouvrer les siens.
Valentin sortait de l’ombre : 49-52. Kalnietis et Antoine gaspillaient des munitions, tandis que
Noua, impeccable dans son rôle d’artilleur, passait un nouveau majoré : 49-55. Valentin en pleine déconfiture, Will s’arrachait au rebond : 51-55. Kahudi donnait des signes de fatigue.
Richard relayait Petr et enchaînait illico sur une sublime passe dans le dos que Valentin n’avait plus qu’à convertir en points : 53-55 ! Mitrovic, la mine sombre, rameutait ses troupes. Lighty provoquait une faute et passait ses deux jets comme à la parade : 53-57. Valentin et Bilan à la peine, les Manceaux étaient tout près de perdre le ballon, mais Richard rattrapait l’affaire.
En tête de raquette, Antoine allumait une mèche et faisait gronder Antarès : 56-57. Richard se dressait devant Bilan et les Manceaux repartaient à l’assaut.
Sur une bonne passe de Michael, Richard prenait sa chance et expédiait un superbe rainbow shot qui venait caresser le filet : 59-57 ! Le peuple orange était debout et ovationnait son héros. Mitrovic, agacé, haranguait son équipe.
En bon capitaine, Kahudi retournait au charbon : 59 partout. Si Valentin, sans doute bousculé, ratait sa cible, Slaughter accrochait la lumière : 59-61. Furieux contre les hommes en gris qui, à ses yeux, n’avaient pas réagi comme il se doit,
coach Bart sortait de ses gonds et s’attirait une
disqualifiante.
Prenant fait et cause pour lui, le public accompagnait sa sortie en scandant “ASVEL, protégée !” Tandis que Lighty exécutait la punition (1/1), Dounia demandait un temps mort : 59-62. Kendrick relayait Valentin, sans parvenir à marquer. Payne grappillait deux jets : 59-64.
Réveillé par l’odeur du sang, Lighty jaillissait pour couper une ligne de passe et s’envolait en contre-attaque : 59-66. Le MSB n’y était plus… L’arceau repoussait les tentatives de Michael, puis de Richard. À 2/2 sur la ligne, Kahudi ajoutait encore une pelletée de terre : 59-68.
Kendrick jetait ses dernières forces dans la bataille : 61-68. Will quittait ses coéquipiers, après avoir commis sa cinquième faute. Nelson y allait lui aussi de ses deux lancers : 61-70. Richard et Kahudi tiraient la langue.
Au moment où s’allumait le cadre, Petr déposait un ultime panier : 63-70. La saison était terminée.Petr a encore alterné le meilleur et le pire… Au terme d’une lutte sans merci, les Tangos, en infériorité numérique, cédaient, avec les honneurs, devant le premier du classement de Jeep Elite. Parfois cantonné sur le banc de manière incompréhensible par un entraîneur trop lent dans la reconnaissance de ses erreurs, Richard (16 pts/11 rbds/3 pds pour 21 d’éval) aura fait étalage de toute sa classe en signant un double double, tandis que Kendrick (16/4/4/14), déjà excellent au match aller, a confirmé son énorme potentiel. Will (8/9/2/14), toujours pugnace, et Petr (10/2/0/11), parfois trop soft, auront apporté leur écot, mais que dire des autres joueurs ? Si Antoine (6/2/5/5) a mouillé le maillot, il n’a pas toujours effectué les bons choix. Terry (2/0/1/1) a peu à peu disparu des écrans et Valentin (4/2/0/1) s’est quasiment liquéfié, comme souvent contre les grosses écuries du championnat, ce qui est tout de même préoccupant. Enfin, Michael (6/1/2/0) n’a absolument pas pesé sur les débats, ce qui confirme ce que certains sur le forum répètent depuis longtemps : le maillon faible de l’équipe, c’était lui, alors qu’il aurait dû en être le moteur. La nouvelle était confirmée dans la soirée : coach Bart quitte le MSB, l’an prochain, pour rejoindre le BCM. Si le titre de l’an passé restera à jamais dans les mémoires des supporters, il se retire pourtant sans gloire au terme d’une saison ratée : pas de participation à la Leaders cup, défaite en finale de la Coupe, élimination en deux manches sèches en 1/4 de finale des playoffs après obtention, in extremis, d’une huitième place et une campagne européenne en demi-teinte. Qui le remplacera ? En coulisses, on évoque le nom de Dounia, mais aussi celui de Jean-Denis Choulet… De quoi susciter bien des controverses ! Si Antoine, Valentin, Terry et le jeune Matthieu Gauzin, récemment passé professionnel, sont sous contrat, Will aurait reçu une proposition de prolongation de la direction du club. Il faudra, cette fois, mieux choisir le chef d'orchestre ! Vivement l’an prochain !